Pétillant de fleurs

Agréable boisson, à la saison des fleurs de sureau, d’acacia, de tilleul, autres. Très pétillante (surtout avec le sureau). Les fleurs transforment leurs arômes, et le sureau prend un goût très prononcé de litchi. Deux ou trois ingrédients suffisent. Mais pour que la magie de la fermentation opère, vous n’y couperez pas, il faut du temps. Je le rajoute donc à la liste des ingrédients.

Pour 3 bouteilles :

  • du temps
  • 3 bouteilles vides de type limonade, avec des bouchons à levier,
  • de l’eau, 2 litres
  • du sucre, 200g
  • Quelques tranches de citron,
  • quelques fleurs de sureau ou de tilleul ou d’acacia (robinier, faux-acacia en fait)…
  1. Dans un grand bocal, mélanger le sucre et l’eau, les fleurs *sans les laver* et les tranches de citron. Couvrir d’un linge, température ambiante. Mélanger plusieurs fois par jour jusqu’à l’apparition des premières bulles. (3, 4, 5, 6 jours… ça dépend, de plein de choses, notamment de la température).
  2. Filtrer et transvaser dans les bouteilles. Fermer et garder à température ambiante. Ouvrir pour laisser s’échapper le gaz deux fois par jour. Pendant 4 jours.
  3. C’est prêt, très pétillant. Mettre au frais avant de servir. Mes testeurs me disent que ça marche aussi en cocktail avec du cognac ou du rhum ;)

Sources, inspirations : François Couplan et ses préparations avec des fleurs. Celle-ci est plutôt inspirée de @ferment_nation (Instagram) qui fait un travail précis, généreux, inspirant.

Pour : Titouan, qui comme moi croit à la magie. Pour Louise, qui elle est déjà magicienne.

Millas

Dans millas, il y a maïs. Pourtant, en patois (charentais), maïs se dit garouil. Ce millas, un gâteau fait avec de la farine de maïs depuis son apparition et sa culture dans la région. Mais ce nom ancien nous rappelle que pendant tout un temps, l’on aurait feint, peut-être, de prendre le maïs pour une nouvelle variété de millet. D’ailleurs, ce gâteau, un peu flan, était précédemment fait de même avec du millet. On l’écrit milha, milla, millat et j’ai entendu aussi « millasson ». Pour le goût, cette histoire de maïs est importante, comme celle de tous les ingrédients qui composent le millas. Ils ont tous beaucoup évolué, de texture, de valeur nutritive, de goût. Ils ont été souvent mal produits, maltraités ces derniers temps (à l’ère du progrès soi-disant)… Et le gâteau était en train de disparaître, avec eux et avec nos souvenirs. Pour moi, le millas c’était un gâteau très jaune, très doux, très parfumé. Granuleux dans le bas, avec le maïs et onctueux comme une crème-flan sur le haut, la peau légèrement brunie sur le dessus, la croûte au contact du plat légèrement croustillante. Tentative pour sauver le millas ; une invitation à être attentifs à la qualité d’ingrédients de base de notre alimentation.

Ingrédients :

200g de farine de maïs, fraîche, granuleuse, presque semoule,

80g de farine de blé, pas trop fine non plus, de belle production,

200g de sucre, blond, celui qui a été placé dans un bocal avec des gousses de vanille peut-être,

2 ou 3 oeufs, de la ferme, une vraie, pas loin de chez vous,

125g de beurre, de Surgères par exemple,

1 pincée de sel de mer,

1 (petit) verre de cognac,

1 litre de lait, auquel on aurait enlevé le moins de choses possibles, cru, frais, au pire entier… Bref, du lait.

  1. Préchauffer le four à 170-180°C. Pour faire fondre le beurre et graisser le plat du même coup, je coupe le beurre en morceaux et je le glisse dans le four pendant qu’il commence à chauffer. Puis je le retire et le laisse patienter.
  2. Faire chauffer le lait. Bien chaud, avant ébullition.
  3. Mélanger les deux farines, le sucre, la pincée de sel. Puis les oeufs. Puis le beurre fondu, puis le lait chaud – d’abord un peu, pour rechercher un mélange bien lisse, puis le reste.
  4. Ajouter la belle lampée de cognac. Vraiment ça fait tout, faut pas lésiner.
  5. Verser dans le plat beurré et cuire 45 minutes environ.

Le millas est délicieux quand il est encore tiède. Pas chaud, mais quelques temps après sa sortie du four.

Spéciales dédicaces : à des femmes françaises (instagram @desfemmesfrancaises), à Delphine qui m’a relancée sur le sujet, à celles et ceux qui choisissent de beaux ingrédients, même très simples, mais bien produits, pour se nourrir et nourrir les gens autour d’eux. A celles et ceux qui produisent de belles céréales, du bon lait, de bons oeufs…….. Le goût, la joie (et la santé) retrouvée, c’est un peu grâce à eux.

Sources, inspirations : nombreuses discussions autour de ce gâteau, carnets de cuisine des un.e.s et des autres. Histoire naturelle et morale de la Nourriture, de Maguelonne Toussaint-Samat, éditions Le Pérégrinateur.

Panzanella

Comme je tiens au pain, quand bien même il serait rassi. Comme je tiens à l’éclat, au jus et à l’énergie que procure une tomate cueillie au bon moment… voici une recette importante, facile et pauvre, disons humble et économe. Inutile d’insister sur l’importance de la qualité et la saisonnalité des tomates ? C’est vrai pour cette salade comme pour le reste ; si elle n’est pas cultivée avec amour ni cueillie avec soin, il y a toutes les chances pour qu’elle reste dans le champ des figurants, des aliments creux, des illusions de goût, de joie et de santé.

Ingrédients :

Quelques tomates mûres à point, juteuses,

Des restes de pain dur,

Du vinaigre,

De l’huile d’olive,

Sel, poivre,

Un peu d’oignon, de l’ail, des câpres, un ou deux anchois, des feuilles des persil, ou de basilic, pourquoi pas du thym, tout cela reste optionnel, fonction de l’inspiration et de ce que l’on a sous la main.

1. Le pain. Le casser en petit morceaux ou le couper en gros dés, un peu comme on peut. L’équivalent d’un grand bol. S’il est très dur, je projette des petites gouttes d’eau avec mes doigts pour le « réveiller ».

2. Les tomates. Pelées si vous avez le courage ou l’envie, sinon juste coupées en gros quartiers. Surtout, surtout, garder tout le jus et même forcer un peu l’extraction de la pulpe, car c’est là tout l’enjeu de la recette : imbiber le pain avec le jus des tomates.

3. Réunir pain et tomates (et jus) dans un saladier. En version cuisine sauvage, on coupe directement les tomates au dessus du saladier de pain.

4. Si vous avez, si vous aimez, ajoutez une gousse d’ail hâchée, un peu d’oignon émincé, des câpres…

5. Petite sauce, qui va parfumer et contribuer à imbiber le pain. Dans un bol, mélanger un peu de vinaigre, sel, poivre, de l’huile d’olive. C’est là que j’aime bien ajouter un anchois salé, écrasé. Verser dans le saladier, bien mélanger. Mettre au frais, laisser reposer pendant quelques heures. Eventuellement, ajouter des petites herbes, comme du basilic, du persil, du thym. Des choses de chez vous, du jardin, de saison. Dans tous les cas, faire simple.

Références, inspirations : Dans l’idée de « Le pain sec, dix façons de le cuisiner » des éditions de l’Epure. Celle-ci figurerait dans ma version :)

Pour Xavier, qui est impatient d’être déjà en été… Pas d’inquiétude, il y a plein d’autres choses à fêter d’ici là ;)

Nougatine d’ailleurs

Une femme qui revenait d’être aller marcher dans le désert marocain, rapporte ce souvenir d’une nougatine, d’amandes enrobées de caramel plutôt, bref je n’ai ni la recette ni le nom de cette gourmandise. Dans l’esprit, je me souviens de sa version retour de voyage. Sucré-salé, croquant et croustillant, végétal et frais avec les graines d’anis vert. Avec l’idée de partager avec vous, je me suis obligée à peser, mesurer les ingrédients. Pas certaine que cela suffise, il faut rester bien concentré pendant 10 minutes devant le feu. Vous me direz.

Ingrédients :

125g d’amandes,

40g de graines de sésame,

2 cuillerées de graines d’anis verts,

175g de sucre blond cristallisé,

1 cuillerée à café de sel.

 

1. Choisir une poêle au fond assez large. Y verser les amandes pour qu’elles tapissent le fond, sans trop charger. Les graines de sésame idem, saupoudrées.

2. Faire chauffer et torréfier sans brûler. Ajouter les graines d’anis vert, puis le sucre.

3. Avec des mouvements délicats, essayer d’enrober régulièrement les amandes avec le sucre lorsqu’il commence à caraméliser ici et là. Attention, cela peut aller vite et le but consiste à tout enrober avant que le caramel ne deviennent trop brun, brûlé.

4. Saupoudrer de fleur de sel. Verser sans tarder sur une feuille de papier sulfurisé graissée (avec une huile végétale). Répartir et étaler le plus possible. En durcissant, les petits morceaux se cassent par une ou plusieurs amandes. Avec un peu plus de sucre la plaque de nougatine est plus dure, compacte. Alors elle se découpe avec un solide couteau en petits éclats.

Inspiration :

le récit du voyage de Marie-France D. dans le sud du Maroc il y a quelques années déjà.

Pour Thierry, dont c’est l’anniversaire ce fameux 11 mai.

 

 

 

 

 

Les goûts d’avant

Voilà bien une vaine tentative ; reproduire les saveurs de l’enfance. Toutefois il arrive qu’une bouchée, une texture, un goût activent en un éclair un souvenir d’antan. Une case de mémoire qui se met subitement en lien direct avec les sens. Une émotion dont on avait un peu perdu ou oublié le chemin. Un vieux truc rangé quelque part, sur lequel on remet la main par hasard.

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Des années à chercher cette forme de justesse du souvenir, à confectionner des recettes aux pouvoirs magiques du retour dans le passé. Pas seulement bon – ou pas spécialement bon – mais spécialement évocateur. J’imagine que seuls mes cousines, cousins, frère et autres ayant goûté aux recettes de Manou (notre grand-mère, NDLR) pourraient s’accorder sur la réussite d’un tel défi.

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Le gâteau au chocolat. Celui des goûters. Tout simple. Pas le dessert éblouissant. Notre gâteau au chocolat. A manger avec les mains. Nous avons vu Manou le faire des dizaines de fois. Mais point de recette dans ses carnets. Et pour les ingrédients, l’exact tour de main, le four, les ustensiles ?… Plus grand chose. Idem pour la tarte au citron, le gâteau au yaourt, le gâteau de Mémé, les pets de nonne, les merveilles… Grâce à un hasard merveilleux, j’ai trouvé une piste pour reconstituer LE gâteau. Merci Lauriane. Merci La Boudio. Quelques tentatives plus tard, voici ma proposition. Réalisée avec ma part de l’héritage : le batteur, le plat et mes souvenirs.

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150g de chocolat

125g de beurre (chez nous, demi-sel)

200g de sucre

2 cuillères à soupe de farine

4 oeufs

du café fort

Dans une casserole assez grande : fondre le chocolat avec le beurre. Ajouter le sucre, puis les jaunes d’oeufs. Puis la farine. Puis le café bien corsé (l’équivalent d’un espresso).

Battre les blancs en neige. Incorporer délicatement. Verser dans le plat beurré et cuire 25 à 30 minutes à 180°C.

***

Inspirations, références :  Portrait de Danièle Mazet-Delpeuch dans le Monde du 24 décembre 2008 et La Boudio http://www.gite-laboudio.fr/

De la choucroute et de l’espoir

 » Servez-vous de vos produits fermentés pour vous nourrir et nourrir votre famille, vos amis et vos alliés. Le pouvoir vital de ces aliments essentiels contraste puissamment avec les aliments industriels sans vie qui remplissent les étagères des supermarchés. Inspirez-vous de l’action des bactéries et des levures pour faire de votre vie un processus de transformation. »

Sandor Ellitz Katz est un fou. De choucroute. C’est dans les pas de ce grand explorateur de la fermentation que je réalise ma première tentative. Ces notes aigrelettes et ces textures issues de la fermentation sont exotiques ; absentes de mon répertoire culturel. En revanche, nous avons du chou. Produisons du sel. Et cherchons des alternatives gustatives pour varier les plaisirs autour des légumes d’hiver. Puis jouons sur les associations avec d’autres saveurs, fumées, acides, douces, etc.

Le chou à choucroute, c’est simple. Il faut :

– un grand bocal,

– 1 chou, n’importe lequel, mais fraîchement cueilli,

– du gros sel gris de mer,

– des aromates, types grains de poivre, coriandre, fenouil, pourquoi pas piment…

Compter environ 1kg de chou pour 10g de sel, pour un bocal d’1l. Environ.

Ôter les premières feuilles du chou et les garder.

Emincer le chou, le plus finement possible, avec une mandoline c’est idéal.

Dans un saladier, ajouter au fur et à mesure un peu de sel et d’aromates sur le chou émincé.

Mélanger énergiquement avec les mains pour que le sel soit bien en contact avec toutes ces fines lanières de chou.

Un jus commence déjà à se former.

Disposer le mélange dans le bocal en tassant bien.

Chapeauter avec les feuilles restés entières et compresser encore.

Fermer et ranger dans un coin, ni trop frais ni trop chaud. Tous les jours, constater l’évolution de la fermentation, observer le niveau de liquide monter et le chou s’expanser… Libérer la pression régulièrement et appuyer sur le haut pour que tout baigne…

Goûter, à partir de quelques jours et jusqu’à quelques mois. Goûts et textures évoluent. Questions de réglages.

Sources, inspirations :

Fermentation naturelle, la révolution des aliments vivants : écologiques, économiques et bons pour la santé ! Sandor Ellix Katz, Editions Ulmer.

Ni cru ni cuit, Histoire et civilisation de l’aliment fermenté, Marie-Claire Frédéric, Alma Éditeur.

Le goût de là-bas

Pour cultiver le souvenir des goûts d’ici, c’est à dire de là-bas quand on en est revenu, faire et refaire la recette des légumes aigres-doux, tant que la saison nous le permet. Retour de Lunigiana, souvenir d’une cuisine logée dans un caveau, avec Barbara, qui s’affaire pour la joie des retrouvailles d’une famille autour d’une table. Ici j’essaye de l’imiter.

Elle coupe des oignons rouges en tranches épaisses, environ 1 cm. Les met au four chaud mais pas trop (160 maxi…), à plat sur une plaque, pour que les oignons cuisent sans colorer ni sécher.

Elle fait de même avec les aubergines, coupée en tranches, puis les courgettes coupées elles dans la longueur (en quart si elles sont petites), et avec les tomates cerises coupées en deux. Je vois bien que c’est à l’œil qu’elle décide que le temps passé au four est suffisant. Pour les tomates, c’est décisif, elles ne doivent pas être au delà de très légèrement déshydratées. À peine affaissées, encore juteuses, sans se déliter, ni même confire.

Tout ça, sans rien, nature.

Devant le plat de service, elle détaille les tranches d’aubergine en bâtonnets. Re-divise les bâtonnets de courgettes en deux. Découpe les tranches d’oignon qui se détachent en morceaux proches du carré. Divise les demi-tomates en quarts.

Enfin, elle assaisonne, en ajoutant l’un après l’autre et à main levée sur le dessus du plat : persil et basilic ciselés, ail haché, sel, sucre, vinaigre balsamique réduit (crème de balsamique ?), huile d’olive, mélange d’épices (type curry, c’est la touche personnelle).

Mêler. Manger froid ou frais.

Pour 1 saladier et environ :

3 aubergines,

3 courgettes,

4 oignons,

500 g de petites ou toutes petites tomates,

quelques brins de persil,

dizaine de feuilles de basilic,

2 ou 3 gousses d’ail,

2 ou 3 cuillerées à soupe de balsamique réduit,

2 ou 3 cuillerées à soupe d’huile d’olive

pincée de sel

2 cuillerées de sucre en poudre,

pincées de mélange d’épices et aromates.

Vin de noix (vertes)

Saison à ne pas manquer pour agrémenter les étagères d’une belle épicerie, celle des noix vertes. Pour faire son vin de noix.

A régulièrement arpenter la campagne, on les voit arriver, autour de la Saint Jean, dit-on. Même si dans les carnets des grands-parents, on trouve sous l’intitulé de « vin de noix » plusieurs versions : avec des feuilles de noyer, des noix vertes ou sèches, à base de vin blanc ou rouge… A chaque famille sa recette semble-t-il. Dans un pays producteur de vin rouge, de noix et d’eau de vie, j’ai choisi de tester la version avec des noix vertes, dont la période de récolte approche. Juste assez de temps pour réunir les ingrédients et si possible un contenant qui offre plusieurs bouteilles pour la consommation de l’année, jusqu’à celle de l’année suivante ; une dame-jeanne pourrait faire l’affaire. Car il faut prévoir de patienter 9-10 mois minimum.

Base pour environ 2,5 litres de vin de noix :

– contenant(s) en verre (bocaux, bouteilles, dame-jeanne),

– 2 litres de vin rouge, pourquoi pas jeune,

– 20 cl d’eau de vie,

– une douzaine de noix vertes cueillies autour de la Saint-Jean (fin juin),

– une gousse de vanille éventuellement,

Etape 1, macération

Concasser les noix vertes et mettre tous les ingrédients dans des bocaux ou une dame-jeanne, bien fermés. Laisser macérer 6 mois dans un endroit frais. Admirer l’évolution, jusqu’à fin-décembre, minimum.

Etape 2, filtrer, sucrer

Avec une passoire fine (étamine), filtrer la préparation et y ajouter 350 g de sucre. Bien mélanger avant de remettre dans les bouteilles, bocaux ou autre. A nouveau, attendre. Mélanger souvent et attendre encore, pendant 3 mois. Vers la fin-mars, mettre en bouteilles si souhaité, prêtes à offrir ou à déguster.

 

Moules grand-mère

Recette de famille, rustique, à chaque fois un peu différente puisque toujours réalisée à main levée, mais dont voici les repères.

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Pour 4 à 6 personnes, en plat unique :

2 kg de moules

1 verre de vin blanc

1 bol de pain rassis haché, comme une chapelure grossière

1 botte de persil haché

3 ou 4 gousses d’ail écrasées

beurre et huile

*

Première étape

Nettoyer et debyssusser les moules, les faire ouvrir dans une grande casserole avec un verre de vin blanc. Couvrir et passer celles du dessous dessus.

Oter une coquille sur les deux et réserver les moules dans un plat. Filtrer le jus de cuisson et conserver le tout pour l’étape suivante. Celle-ci peut-être faite la veille.

IMG_5914Deuxième étape

La cuisson sera plus aisée dans deux poêles ou sauteuses, qui accueilleront environ 1 kg de moules chacune. Ou bien réaliser la cuisson en deux fois, en partageant tous les ingrédients en deux ; c’est bien aussi.

Faire chauffer un peu d’huile et de beurre dans la poêle. Y jeter les moules. Saupoudrer de mie de pain qui doit s’incruster dans chaque coquille tant bien que mal. Puis du mélange ail et persil, idem. Laisser dorer un peu. Ajouter un peu du jus de cuisson qui va aider à lier et à fixer le mélange dans les coquilles. Retourner plusieurs fois les moules pour qu’elles passent toutes au contact de la poêle.

Servir chaud et manger avec les doigts.

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photo B. Giambiasi, 2017

Cuisson à la feuille de figuier

photo B. Giambiasi, 2017

Les figues sont visibles, mais pas encore mures. En attendant la cueillette des fruits, il est un procédé de cuisson qui restitue cette odeur typique de nos étés. L’ambiance que l’on retrouve en passant sous un figuier chauffé au soleil. Dans son ombre épaisse, l’air chaud diffuse des arômes lactés et doux.

La cuisson en feuilles de figuiers transfère tous ces souvenirs de balade estivale associés à un parfum léger de châtaigne vers les aliments emballés. Elle donne le goût de l’arbre bien plus que celle du fruit.

L’essai avec un poisson blanc, levé en filets assez épais est divin. Avec le maquereau, poisson de saison (printemps-été), sur la braise douce du barbecue c’est aussi simple que délicieux.

photo B. Giambiasi, 2017

Maquereaux en feuilles de figuier

un petit maquereau par personne, étêté, vidé.

un tour dans le jardin ou alentour : thym, criste marine, fenouil… et de belles feuilles de figuier.

un peu d’huile.

*

Bien rincer les poissons. Glisser dans le ventre quelques herbes, voire une tranche de citron ou d’orange.

 

Enduire d’huile, très légèrement.

Rincer les feuilles de figuier et se méfier du latex qui sort de la tige, il est très irritant (se laver les mains).

Emballer (enrouler) les poissons dans les feuilles de figuier.

Poser sur la braise douce du barbecue.

Leur faire faire un demi-tour lorsque la feuille commence à noircir, environ 15′ d’un côté, 5′ de l’autre.

photo B. Giambiasi, 2017

Inspiration : Cuisson(s), Keda Black (Keribus Editions).

D’autres utilisent les feuilles de figuiers dans sa version papillote pour la cuisson : des pommes de terre, d’une volaille entière, de crustacés… A tester.

Magrets au sel

L’hiver arrive. Serait-ce l’idée de l’hibernation ? Le syndrome de la fourmi ? Un peu de travail maintenant pour mettre la main, demain, sur un magret oublié au bout d’une ficelle. Une de ces joies à faire éclore quand l’hiver se durcit, ou au creux d’une transat quand les goûts de la terre s’étiolent.

Pour ce faire, il faut savoir faire l’acquisition de beaux magrets lorsque l’occasion se présente. Première clé de la réussite. Un détour par une ferme, un marché de producteurs, une commande groupée avec des amis, la cousine Gisèle qui appelle pour annoncer qu’elle va sacrifier les bêtes.

Dans la foulée, les parer : les faire beaux. Détourer le gras, l’amincir un peu sur les bords et le quadriller délicatement avec la pointe du couteau (sans attaquer la chair en-dessous).

Frotter doucement les magrets (masser) avec du gros sel gris. Les disposer dans un plat recouvert d’une couche de gros sel, peau en dessous. Recouvrir de gros sel. Laisser reposer au frais entre 8 et 10 heures, selon le poids et la morphologie du magret… S’en inquiéter à partir de 8 heures, pour des magrets d’environ 350/400g. Tâter et tâcher d’estimer le niveau de salaison à la dureté de la chair. Leur accorder une ou deux heures supplémentaires, s’il y a un doute. Guère plus, on regrette vite l’excès de sel par la suite.

Sortir les magrets du sel, les rincer à l’eau fraîche. Bien les sécher en épongeant avec un linge. Les saupoudrer de poivre fraîchement moulu – ou d’un mélange de poivres, ou de piment d’Espelette, ou tout autre mélange d’épices. Masser, rouler, plus le mélange est fin, mieux il adhèrera.

Enfin, deux options pour le repos du magret, pendant 10-15 jours minimum : le réfrigérateur, en disposant les magrets dans un plat, en veillant à ce que l’humidité ne favorise pas la moisissure. A surveiller de près, donc. Ou la version saucisson : percer d’une ficelle le haut du magret et suspendre pour un repos vertical. Attention au gras qui va tout doucement faire des gouttes. Il faut que lieu soit sec, frais, ventilé. Cette version n’exclut pas la surveillance et l’observation de l’évolution des magrets. On peut aussi leur parler. Et on peut aussi regarder le calendrier lunaire pour mettre toutes les chances de son côté.

Base pour trois magrets, de 350-400 g chacun :

500 g de gros sel gris,

poivres ou épices, environ 50 g

(ici : mélange de graines de maceron, baies roses, graines de coriandre, graines de moutarde, graines de fenouil)

8-10 heures d’attente dans le sel

10-15 jours d’attente dans le poivre

un bout de ficelle.

 

Oeufs au lait

Revenons à ma grand-mère. Dont je simplifie la recette pour bien ré-apprécier le vrai bon goût et texture du lait, associé à de bons oeufs et du bon sucre.


Oeufs au lait.

Pour 6 ramequins :

50 cl de lait cru

50 g de sucre

3 oeufs + 1 jaune

 

Faire chauffer doucement le lait, sans bouillir.

Fouetter les oeufs et le sucre.

Y ajouter un peu de lait chaud, puis tout mélanger progressivement.

Verser dans des ramequins, placés dans un bain marie, au four.

Cuire à 120°, environ 30-40 minutes.

C’est bien réussi, bien crémeux, lorsqu’il n’y a pas de bulles à la surface, c’est à dire que la cuisson fut douce…